Bassin dit Fosses aux Mâts de Saint-Nazaire

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Nazaire-sur-Charente

Un ensemble de fosses pour l'immersion des mâts est aménagé sur le territoire de Saint-Nazaire-sur-Charente, la fosse du Parc (de la Tonnellerie) s'avérant trop petite. Ces fosses se situent près de l'embouchure de la Charente, non loin de la fontaine qui alimente les vaisseaux en eau douce. Les travaux se déroulent entre 1668 et 1670. Une première fosse est doublée dès l'année suivante, toutes deux communiquent et forment une sorte de fer à cheval. Entre 1675 et 1677, deux nouvelles fosses parallèles, la Fosse de l'Ilôt et la Fosse Noire, sont creusées, dans l'alignement des précédentes.

Ces fosses, situées près de l'embouchure, sont alimentées essentiellement en eau de mer salée qui ne protège pas le bois des piqûres des vers. Divers essais sont tentés pour y amener de l'eau douce, puisque l'eau saumâtre préserve mieux le bois. C'est ainsi qu'en 1738, un canal est projeté pour alimenter les fosses par l'eau de la Charente prise en amont, à marée basse, au rocher de Combaud. En 1754, l'ingénieur Augias projette le creusement d'une troisième fosse parallèlement aux deux de l'Ilôt et de la Fosse Noire. Finalement, le choix est fait de créer une nouvelle fosse mieux alimentée en eau douce, à l'avant-garde de l'arsenal, à la fin des années 1770.

En 1790, l'ingénieur militaire Bernard Forest de Bélidor, dans son ouvrage sur l'architecture hydraulique, donne une description de cet ensemble de fosses "au nombre de quatre, deux grandes et deux autres plus petites, situées le long de la rive gauche de la Charente, avec laquelle elles communiquent par des canaux ; les premières se trouvent disposées parallèlement l'une à l'autre à la distance de huit toises ; elles ont chacune deux cent soixante quinze toises de longueur sur dix de largeur, et quatre pieds de profondeur d'eau ; chaque extrémité de ces fosses est fermée par la vanne d'une petite écluse de cinq pieds de largeur, dont les ailes ont neuf toise de long, afin de pouvoir leur donner beaucoup d'évasement du côté de l'entrée pour faciliter celle des mâts qu'on y amène, en les faisant flotter sur la rivière et les canaux. Les deux autre fosses, placées à peu près sur le prolongement des précédentes, n'ont chacune que deux cent toises de longueur ; elles se joignent d'un côté seulement par une contigüité en portion de cercle, qui a fait donner le nom de fer à cheval au terrain qu'elles embrassent par leur contour ; ainsi elles n'ont ensemble que deux entrées fermées aussi par de petites écluses." L'ingénieur poursuit par la description du système de maçonnerie et de charpente qui permet de maintenir les mâts sous l'eau.

Avec l'aménagement des fosses de l'Avant-Garde et de la prairie de Rhône dans les années 1780, celles de Saint-Nazaire-sur-Charente sont progressivement abandonnées. Les terrains dépendant des fosses sont vendus après 1824 en terres agricoles.

Périodes

Principale : 2e moitié 17e siècle

Le site des fosses de Saint-Nazaire n'est plus très aisément identifiable, puisque devenu terres agricoles. Le fer à cheval, partiellement maintenu en eau, est cependant très visible. Les traces des fosses parallèles subsistent dans le paysage en raison surtout de la végétation qui les recouvre, plus verdoyante que celle des terres voisines. Des bâtiments agricoles s'élèvent entre les deux groupes de fosses.

Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Nazaire-sur-Charente

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: la Fosse-aux-Mâts

Cadastre: 1824 A5 2151 à 2154, 2255 à 2259, 2016 OA 1501, 1502, 1521, 1522

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...